Refusons l’État d’urgence
multiplions les solidarités !
Rassemblement et Manifestation
Samedi 12 décembre 2015
15 h Cours Belsunce Marseille 1er
Les
attentats du 13 novembre, perpétrés contre des innocents, ont
légitimement provoqué tristesse et sidération. Après le choc, il
ne faut pas céder à la terreur et à la panique, mais continuer à
penser pour pouvoir saisir les causes profondes qui ont rendu de tels
actes possibles. En décrétant l’état d'urgence, en intensifiant
sa politique guerrière, le gouvernement fait des choix idéologiques.
En réprimant les mobilisations contre la COP21, l’État cherche à
assimiler les militantEs aux assassins de Daesh.
Contre
l’état d'urgence permanent ! L’état d'urgence a été
décrété puis prolongé pour trois mois. On en voit déjà les
conséquences : interdictions de se rassembler, de manifester,
gardes-à-vue, expulsions de squat, assignations à résidence,
perquisitions violentes dans les lieux de vie et de culte, déchéance
de la nationalité (y compris pour les bi-nationaux nés en France),
fermeture des frontières, fichage généralisé (fiches S, fichage
ADN, … ), contrôles accrus dans les transports, dans les centres
commerciaux, à l'entrée des facs, dans les quartiers, … Toutes
ces mesures répressives et préventives touchent en majorité des
musulmanEs réelLEs ou supposéEs, des habitantEs des quartiers,
et/ou des militantEs (syndicaux, politiques, associatifs,
écologistes, etc.), donc qui n'ont rien à voir avec les attentats
du 13 novembre. Sous couvert « d'union nationale », le
gouvernement exige la suspension des grèves et mobilisations
sociales, pourtant il continue à mener la même politique
d'austérité, de casse du code du travail... La répression
anti-syndicale se poursuit à Air-France, la SNCM, La Poste, et
ailleurs ; les salariéEs qui luttent contre les licenciements
et pour la défense des services publics se voient criminalisés tout
comme les militants écologistes durement réprimés pour leur
engagement. La possibilité de lutter pour l'égalité sociale et
économique est la condition de la construction d'une société plus
juste et démocratique. Si des libertés sont attaquées, c'est toute
la société qui en est impactée. Ne pas être d'accord, penser
différemment ou juste en être soupçonné peut devenir passible de
condamnation. L'exception devient Loi. La suspicion tient lieu de
verdict. C'est dans ce sens que Hollande envisage de modifier la
Constitution. Et on prétend prendre ces mesures au nom de la Liberté
et de la Démocratie ? Quelle hypocrisie ! Nous refusons
qu'au nom de l'Union Nationale, le gouvernement Hollande-Valls
réprime nos libertés fondamentales.
Contre
le racisme anti-musulmans et tous les racismes d’État !
Les injonctions faites à la « communauté » musulmane à
se « désolidariser », à « condamner les
attentats », se sont une fois de plus multipliées. Comme si
les actes de quelques individus engageaient toute une « communauté »,
comme si il existait une solidarité a priori exigeant de se
« désolidariser » … Cela traduit et produit une vision
des musulmanEs, réelLEs ou supposéEs, comme population suspecte.
C'est ce poison de suspicion raciste que distillent les discours
politiques et médiatiques. Alors même qu'une grande partie des
victimes de Daesh sont des musulmanEs et que Daesh considère la
majorité d'entre eux/elles comme ses ennemis ! Ceci n'est pas
seulement absurde, c'est insultant, c'est inacceptable ! Tout
aussi inacceptable est la suspicion raciste envers les migrantEs, qui
accompagne la fermeture des frontières, pourtant certains fuient les
exactions de Daesh et/ou les bombardements. Depuis l'Etat d'urgence,
cela s'est traduit dans des mosquées et chez des particuliers par
des perquisitions et des saccages. De plus, les contrôles au faciès
ont été renforcés. Ces violences étant le fait de l’État, il
est difficile de les contester légalement. Ce racisme d’État
« ouvre les vannes » : agressions physiques ou
verbales contre les musulmanEs réelLEs ou supposéEs, tags
islamophobes, attaques ou dégradations des lieux de culte, perpétrés
par des groupes fascistes ou des individus, se sont multipliés ces
trois dernières semaines.
Contre
les guerres impérialistes ! Suite aux attentats, nos
dirigeants ont choisi de bombarder la Syrie de plus belle. Les
bombardements sont présentés comme une nécessité pour lutter
contre Daesh, mais en réalité, leurs cibles ne peuvent être
qu’insaisissables. Les frappes touchent surtout des civils, donc
des innocents. Cette dynamique guerrière, qui ne date pas
d'aujourd'hui (Mali, Centrafrique, Libye, Irak, Syrie, …) est aussi
liée à des intérêts économiques (la France est cette année le
deuxième vendeur d'armes du monde). Dans le mépris le plus total
des peuples, y compris de la population française, l’État a créé
et continue de créer un terreau favorable à Daesh : vente
d'armes, accords autour du pétrole et rapports avec l’État turc,
l'Arabie Saoudite et le Qatar (qui financent ou commercent avec Daesh
et sont alliés à la France), … Les combattants kurdes sont une
des seules forces à combattre réellement Daesh, pourtant l’État
français et l'UE maintiennent toujours le PKK (parti des
travailleurs kurdes) sur la liste des organisations terroristes. La
guerre permanente menée depuis un quart de siècle au Proche et au
Moyen-Orient, par les puissances impérialistes (France, USA, GB,
Israël, …), a fait un nombre incalculable de morts. Comme pour les
attentats d’Île-de-France, ces morts provoquent notre indignation.
Pour plusieurs pays de la région, c'est le 13 novembre tous les
jours...
Nous,
collectif large regroupant des individus, des partis, organisations,
associations et collectifs, avons choisi de nous rassembler pour
contester la logique sécuritaire et guerrière du gouvernement PS,
dans la droite lignée des gouvernements précédents (Chirac,
Sarkozy, ...). Nous appelons et soutenons la tenue et la continuation
des luttes. Nous condamnons la répression et la criminalisation des
grèves, des mouvements sociaux et associatifs. Nous nous rassemblons
en collectif pour défendre une société juste, égalitaire, digne,
solidaire et ouverte. Nous invitons celles et ceux, individus,
organisations, collectifs, associations, partis et syndicats, qui se
retrouvent sur ces trois axes, à rejoindre le collectif , à
construire un « observatoire » des effets de l’état
d'urgence, à créer un réseau de solidarité capable de se
mobiliser rapidement et à participer à une première manifestation
le 12 décembre 2015, à 15h, Cours Belsunce.
Collectif
d'individus soutenu par (premiers signataires) : AL Marseille,
CNT-f 13, Ensemble ! 13, FUIQP Sud, NPA 13, OCML-VP 13, PG 13,
Solidarité Palestine Marseille, MSED...
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