Syndicat des travailleurs corses :
laissons les salarié.e.s juger
Le STC a-t-il le droit de se présenter aux élections de
novembre dans les très petites entreprises (TPE) ? La justice dit non.
Nous répondons oui. C’est aux travailleuses et aux travailleurs de
choisir leurs représentant.e.s.
Lundi 4 juillet, saisi par la CGT, FO, la CFDT et la CFTC,
le tribunal d’instance de Paris
a annulé la candidature pour les élections dans les très petites
entreprises (TPE, moins de 11 salarié.es) du Sindicatu di i
Travagliadori Corsi (STC, Syndicat des travailleurs corses).
Le STC s’est pourvu en cassation.
Les listes du Langile Abertzaleen Batzordeak (LAB, Syndicat des travailleurs du Pays basque)
ont également été attaquées en justice, par la seule CGT cette fois. Le procès est prévu pour le 28 juillet.
Le STC et le LAB revendiquent, en parallèle à l’émancipation sociale
des travailleurs et des travailleuses, une émancipation nationale pour
leurs peuples.
Quoi que l’on pense de ces orientations stratégiques, personne ne
peut nier la représentativité bien réelle de ces syndicats sur leurs
territoires, ni leur pratique d’un syndicalisme de lutte et
anticapitaliste. C’est pourquoi nous dénonçons la méthode
antidémocratique qui consiste à priver de leurs droits à s’organiser
comme bon leur semble des milliers de travailleuses et de travailleurs.
De surcroît, en jugeant que
« sous couvert de droit syndical et de protection des droits des salariés » le STC
« poursuit une action politique spécifique », la justice remet en cause pour l’ensemble des syndicats
la possibilité de revendiquer une autre société.
Il s’agit d’une ingérence et d’une censure inacceptable pour toutes
celles et ceux qui partagent l’idée que le syndicalisme doit être
porteur d’alternative anticapitaliste.
Après les interdictions « préventives » de manifester, après les
nasses et la violence policière, après la répression contre ceux et
celles qui luttent, l’État capitaliste s’appuie sur une démarche
électoraliste antidémocratique pour jouer la division de la classe
ouvrière et continuer son entreprise de démolition des droits sociaux.
Alternative libertaire et ses militantes et militants syndicaux
expriment leur solidarité au STC et à LAB devant cette offensive.
Paris, le 13 juillet 2016