jeudi 19 janvier 2017

Solidarité


Sakine, Rojbîn et Leyla

Leurs droits sont nos droits.

Nous exigeons la vérité et la justice !

 

Manifestation


Samedi 21 janvier 2017

14h Place Castellane Marseille 6°


Le mercredi 9 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez étaient froidement exécutées, dans les locaux du Centre d'Information du Kurdistan, à Paris. Ce triple assassinat a bouleversé tout un peuple mais est pratiquement passé inaperçu en France. Depuis, les représentants de la communauté kurde et les familles des victimes, soutenues par de nombreuses organisations et personnes attachées à la vérité et la justice, ont multiplié les actions et les appels pour demander aux autorités françaises toute la lumière sur ce crime politique odieux.

Rage et consternation, le procès n¹aura pas lieu.


Le Parquet de Paris a annoncé le décès d'Omer Güney, l¹assassin présumé de ce triple assassinat, en relation avec une entreprise terroriste, le 17 décembre 2016. Sa disparition interrompt le processus judiciaire en cours. Le procès d¹assises, qui devait s¹ouvrir le 23 janvier, dont la date a été fixée une première fois, le 5 décembre 2016, n¹aura pas lieu. Alors que l¹instruction judicaire a été bouclée en mai 2015, pourquoi une date d¹audience aussi lointaine ? Ce n'est pas un hasard : nul ne pouvait ignorer que le présumé coupable souffrait d'un mal incurable et que ses jours étaient comptés.


Personne ne peut croire que ces assassinats furent l¹oeuvre d¹un seul homme. Pour la première fois en France, dans une instruction judiciaire ouverte pour des crimes politiques, la Justice française évoquait l¹implication d¹un service de renseignement étranger en l¹occurrence le MIT. Ce procès, devait permettre de faire toute la lumière sur les commanditaires, fussent-ils les plus hauts dirigeants de l¹Etat turc et sur les dysfonctionnements des services du renseignement français ; il devait répondre aux questions : pourquoi la France n'a pas assuré la sécurité de celles auxquelles elle avait accordé sa protection avec le statut de réfugiées politiques? Pourquoi n'a-t-elle pas déclassifié certains documents classés "secret défense"?


Depuis le début de l¹enquête, les autorités politiques françaises se sont efforcées d¹étouffer l¹affaire, au nom de la raison d¹Etat. Soucieuse de préserver leurs relations avec la Turquie, elles, non jamais prie la peine de recevoir les familles de victimes, ni les représentants de la communauté
kurde.

Leurs droits sont nos droits, l¹action judiciaire ne doit pas s¹arrêter avec la mort de Ömer Güney. L¹enquête doit se poursuivre, les commanditaires doivent être recherchés et jugés, le gouvernement turc et ses services secrets doivent être démasqués, les autorités françaises doivent rendre des comptes aux familles, au peuple kurde et français.

Ces trois femmes militaient pour la paix et les droits humains. C¹est pourquoi, défendre la mémoire de Sakine, Rojbîn et Leyla est une cause citoyenne.

Le CSK.13 et nombreuses organisations appelons à un rassemblement unitaire pour :

- Exiger justice et vérité afin d¹honorer la mémoire de Sakine, Rojbin, Leyla
- Crier notre colère et notre indignation face à l¹inertie des autorités françaises
- Marquer notre tristesse et notre détermination à poursuivre leur combat pour la paix

En 2013, cette triple exécution intervient à un moment de grand espoir, des pourparlers de paix étaient engagés entre le Premier Ministre, Recep Tayyip Erdogan, et Abdullah Öcalan, le Leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Aujourd¹hui, les commanditaires sont libres et continuent de massacrer le peuple kurde. La moindre valeur de ce qui peut être le respect de la démocratie, la liberté de la presse, l¹application des droits humains les plus élémentaires ou encore l¹état de droit sont bafoués par le Président Erdogan. En Turquie, la souffrance du peuple kurde et de tous les démocrates est passée sous silence par la France et l¹Europe.

Collectif Solidarité Kurdistan.13 (CSK.13) :

Centre Culturel des Alevis Marseille - Centre Démocratique Kurde Marseille (CDKM) - Ensemble 13 - Ligue des Droits de l¹Homme (LDH) 13 – Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) 13 – Parti Communiste Français (PCF) 13 - Parti de Gauche 13 - Solidarité & Liberté - Union Départementale CGT

Organisations signataires : 

Alternative Libertaire Marseille - Aix Solidarité - Association des femmes kurdes Arin Mirkan) - FUIQP 13 (Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires) - Marche Mondiale des Femmes 13 PACA - Rouge Vif 13 – Union Juive Française pour la Paix (UJFP)

mardi 17 janvier 2017

Solidarité internationale

Soirée de soutien au peuple Mapuche du Chili


Jeudi 19 janvier 2017

19 h La MerVeilleuse
18 place Notre-Dame du Mont Marseille 6°



L’association ArtChili organise ce jeudi 19 janvier un premier événement culturel, solidaire et d’information, en soutien au peuple Mapuche du Chili et d’Argentine et pour dénoncer les actes de violence dont les Mapuches des régions sud de ces pays ont été victimes récemment.

Cet événement sera dédié plus particulièrement à Brandon Hernández Huentecol, un adolescent de 17 ans, gravement blessé le dimanche 18 décembre dernier par la police des forces spéciales (militarisées). Il a reçu des coups de fusil dans le dos alors qu’il était immobilisé au sol, après avoir essayé de défendre son petit frère de 13 ans, maltraité par les policiers juste devant son domicile, dans la commune de Curacao, dans la neuvième région du Chili. Il est actuellement dans un état critique après avoir subi 11 opérations chirurgicales dans une clinique de Temuco, où sa famille l’a accompagné pour le soutenir.

L’événement se déroulera au local de “La Merveilleuse”, 18 place Notre-Dame du Mont dans le 6ème arrondissement de Marseille, à partir de 19h00 et jusqu’à minuit.

Cristian Zurita, peintre chilien de Temuco et président de l’association ArtChili, réalisera in situ une peinture murale de soutien au peuple mapuche, autour de laquelle s’effectueront les autres réalisations artistiques : une lecture de textes de la poétesse mapuche Rayen Kveyh par Sandra Paz Araneda, actrice chilienne, et Christian Nicosia, acteur français. La lecture sera accompagnée d’un vidéo-diaporama musical réalisé par Gaspar Lucaks, artíste DJ chilien résidant à Marseille, qui réalisera également des remix de sons et musique mapuches et chiliens à divers moments de la soirée. Étienne Brochier, accordéoniste bien connu et apprécié de la scène marseillaise, accompagnera la réalisation du mural de ses improvisations et puisera dans son répertoire personnel pour le reste du programme.
Pour ceux qui apprécient la cuisine latino-américaine, ils trouveront cebiche et empanadas.


La peinture murale, les affiches et les informations resteront exposées pendant un mois dans le local de La Merveilleuse pour permettre au public de prendre connaissance de la problématique des Mapuches et des drames humains que les communautés connaissent dans le Sud du Chili et de l’Argentine.


Cet événement est soutenu par la coopérative mapuche Küme Mogen de Temuco, qui a fourni tout le matériel visuel et les témoignages sur la situation actuelle dans la région Wallmapu d’Araucania au Chili.
Une collecte est prévue pour venir en aide à la famille de Brandon Hernandes et des prisonniers politiques mapuches de la prison de Temuco, pour qu’ils puissent acheter un tour à bois qui leur permettrait de fabriquer des meubles pour subvenir aux besoins de leurs familles.


Merci de bien vouloir informer toutes les personnes qui pourraient être intéressées par cet événement !


Association culturelle ArtChili
Marseille, France, Janvier 2017


lundi 16 janvier 2017

Solidarité

Appel des délinquant.es solidaires



Procès d’habitants de la vallée de la Roya « coupables » d’avoir aidé des réfugié.es, intimidation, poursuites similaires à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à Saint-Étienne, à Meaux... Une centaine d’organisations publient un manifeste dénonçant ces procédés. Une journée nationale de protestation est prévue le 9 février.

 

LA SOLIDARITÉ,
PLUS QUE JAMAIS UN DÉLIT ?




Bien sûr, la solidarité n’a jamais été inscrite dans aucun code comme un délit.

Cependant, des militants associatifs qui ne font que venir en aide à des personnes en situation de très grande précarité, victimes de décisions dangereuses, violentes, voire inhumaines, se retrouvent aujourd’hui face à la justice.

Avec l’instauration de l’état d’urgence, et dans le contexte baptisé « crise migratoire », on assiste à une recrudescence de poursuites visant à empêcher l’expression de la solidarité envers migrants, réfugiés, Roms, sans-papiers... Au-delà, c’est le soutien à l’ensemble des personnes étrangères qui tend à devenir suspect, l’expression de la contestation des politiques menées qui est assimilée à de la rébellion et au trouble à l’ordre public.

La loi permet en effet de poursuivre les personnes qui viennent en aide aux « sans-papiers » [1], mais toutes sortes d’autres chefs d’accusation servent désormais à entraver toute action citoyenne qui s’oppose aux politiques mises en œuvre. L’ensemble de ces intimidations, poursuites, condamnations parfois, visent donc bien en fait ce qui constitue de nouvelles formes du « délit de solidarité ».

Dès 2009, les associations de défense des droits de l’Homme et de soutien aux étrangers avaient dénoncé le fait que le délit d’« aide à l’entrée, à la circulation et au séjour des étrangers en situation irrégulière », introduit à l’origine pour lutter contre ceux qui font commerce du trafic et de l’exploitation des étrangers, ait permis au fil du temps de sanctionner les « aidants » d’étrangers sans papiers, même agissant dans un but non lucratif. Si les peines prévues ne sont pas toujours appliquées, une telle réglementation a bien sûr un effet dissuasif sur celles et ceux qui refusent de se soumettre à des politiques hostiles aux étrangers.

La mobilisation associative, à l’époque, a abouti à plusieurs réformes successives, dont celle du 31 décembre 2012 qui a été présentée comme la « suppression » du délit de solidarité. Il n’en est rien ; la nouvelle rédaction des textes se contente de préciser et augmenter les cas d’exemption de poursuites. Outre l’aide apportée à des parents, est autorisée l’aide qui aura seulement visé à « assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger » ou à « préserver la dignité ou l’intégrité physique de celui-ci ». Malgré tout, des personnes ayant manifesté leur solidarité avec des étrangers sans titre de séjour continuent d’être inquiétées — convocations à la police ou à la gendarmerie, gardes à vue, perquisitions, écoutes téléphoniques — voire poursuivies et parfois punies d’amende et emprisonnement.

Dans le même temps, des poursuites ont commencé d’être menées sur la base de textes sans rapport avec l’immigration.


  • Les délits d’outrage, d’injure et de diffamation, de rébellion ou violences à agent de la force publique sont utilisés pour défendre l’administration et la police contre celles et ceux qui critiquent leurs pratiques ;
  • Le délit d’« entrave à la circulation d’un aéronef », qui figure dans le code de l’aviation civile, permet de réprimer les passagers qui, voyant des personnes ligotées et bâillonnées dans un avion, protestent contre la violence des expulsions ;
  • La réglementation qui sanctionne l’emploi d’un travailleur étranger sans autorisation de travail a servi à inquiéter des personnes qui, hébergeant des étrangers en situation irrégulière, acceptent que leurs hôtes les aident à effectuer des tâches domestiques.

Aujourd’hui, les motifs des poursuites se diversifient toujours plus. Tandis que les poursuites pour aide à l’entrée et au séjour ont repris de plus belle, de nouveaux chefs d’accusation sont utilisés pour condamner les actions solidaires :


  • La réglementation en matière d’urbanisme a été invoquée à Norrent-Fontes (Pas-de-Calais) pour demander la destruction d’abris pour migrants ;
  • Des textes sur l’hygiène ou la sécurité applicables à des locaux ont servi à empêcher des hébergements solidaires à St-Etienne ;
  • L’absence de ceinture de sécurité et d’un siège pour une fillette à bord d’un camion a permis la condamnation d’un aidant à Calais ;
  • L’intrusion dans des zones particulières, interdites pour cause d’état d’urgence, a été utilisée, à Calais également, pour sanctionner le regard citoyen ;
  • Le délit de faux et usage de faux est utilisé pour intimider des personnes qui ont voulu attester de la présence depuis plus de 48h de personnes dans un squat à Clichy ;
  • etc...


Et, de plus en plus, le simple fait d’avoir voulu être témoin d’opérations de police, d’expulsions de bidonvilles, de rafles, peut conduire à une arrestation, sous couvert de rébellion ou de violences à agent.

Ces procédés d’intimidation doivent cesser. Nous affirmons la légitimité du droit de regard des citoyens et des citoyennes sur les pratiques de l’administration, de la justice ou de la police. Nous voulons que soient encouragé·e·s celles et ceux qui se montrent solidaires des personnes en situation de précarité sans se soucier de savoir si elles sont ou non en situation régulière quant au séjour. Nous refusons que les populations visées par des politiques ou des pratiques xénophobes soient privées de soutien. C’est l’avenir du principe même de solidarité qui est en jeu.

 [1] Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda), articles L.622-1 et suivants.


 

COMMENT PARTICIPER ? 


Apporter la signature d’une organisation (association, syndicat, collectif), pour rejoindre le collectif (à partir du 13 janvier) :


Participer à la journée d’action le jeudi 9 février 2017

  • Rassemblements, prises de parole, formation de chaînes humaines pour proclamer que nous sommes tous « délinquants » et solidaire des étrangers...
  • À Paris, un rassemblement sera organisé à 10 heures - le lieu, le type d’action et les intervenants seront précisés ultérieurement.

Être tenu⋅e au courant de l’activité du collectif


Contribuer à la mobilisation, diffuser de l’info, des textes et photos d’actions de protestation : utiliser le hashtag #DélinquantsSolidaires en ciblant les messages (par ex. @Place_Beauvau ou @justice_gouv...) – « Si la solidarité avec les étrangers est un délit, alors je suis un⋅e délinquant⋅e »

S’informer des cas de poursuites passés et en cours Voir dossier sur le site web du Gisti.

Faire connaître au collectif des cas relevant, directement ou indirectement, du délit de solidarité : écrire à contact-delit-de-solidarite@gisti.org. Attention : Il faut que l’intéressé⋅e soit d’accord pour que son cas soit mis en ligne, même anonymisé (de fait l’anonymat n’empêche pas de savoir de qui il s’agit…) ou bien que l’affaire ait déjà été médiatisée. Les faits essentiels doivent être présentés (circonstances, garde à vue, comparution, décisions...) et avérés. Joindre si possible tout document officiel.